Des cerfs et biches adultes sont de plus en plus souvent signalés sur territoire jurassien. La naissance d'un faon au printemps vient confirmer l'établissement de l'espèce dans le canton. Une biche et son faon, photographiés ce printemps dans le Jura (© Office de l'environnement Jura)La présence de la biche a été signalée par un garde-forestier attentif. L’installation d’un piège photographique par le garde-faune cantonal a ensuite permis de découvrir la présence d’un faon. Cette découverte a été réalisée dans les flancs escarpés du sud de la Vallée de Delémont.Le cerf avait quasi disparu de Suisse au 19e siècle à la suite de la destruction de son habitat forestier par des coupes massives, ainsi que d’une chasse intense et non contrôlée. Dès 1870, les premiers cerfs ont regagné les Grisons depuis l’Autriche. Seules certaines régions du Plateau suisse et le canton du Jura restaient non colonisés ces dernières années. Aujourd’hui, le pays abrite au total plus de 35'000 individus, surtout dans les Alpes et les Préalpes. Près du tiers d’entre eux sont abattus chaque année à la chasse.Dans le Jura, depuis une quinzaine d’années, le nombre d’observations a augmenté. Une bonne vingtaine d’individus adultes vivent à ce jour disséminés sur le territoire cantonal même si aucune véritable harde ne s’est encore constituée. La colonisation est lente en partie en raison du manque de perméabilité des voies de déplacement (réseau routier et infrastructures). Les animaux sont venus naturellement de deux axes de colonisation principaux, soit de l’Ouest par les côtes du Doubs et du Sud-Est par la chaîne du Raimeux. Des individus ont également été signalés en Basse-Allaine, sans doute aussi en provenance d’Alsace.Le retour du cerf élaphe est une bonne nouvelle et démontre la présence d’habitats adaptés dans nos régions. La colonisation complète qui s’annonce nécessitera toutefois un travail de communication accru et la mise en place progressive d’une gestion adaptée de l’espèce. Il s’agira d’anticiper et d’éviter la situation vécue dans certaines régions des Préalpes et des Alpes, où les effectifs importants mettent à mal le rajeunissement de la forêt et peuvent impacter la sécurité routière. Dans l’intervalle, la protection du cerf par la législation jurassienne restera en vigueur. (communiqué jura.ch)