Bild BiologieHomme & AnimalConseilsGalerieCarte Biologie Le lucane cerf-volant et la petite biche sont deux espèces de coléoptères (famille des lucanidés). La petite biche doit son nom vernaculaire en analogie à la « grand biche », nom populaire donné à la femelle du lucane cerf-volant. Les mâles utilisent leurs mandibules lors de duels avec d’éventuels concurrents. Après l'accouplement, la femelle cherche un arbre à feuilles caduques (y compris arbres fruitiers) mort ou sénescent où elle pond ses œufs individuellement dans le sol. Après l’éclosion des œufs, les larves – semblables à celles du hanneton - se nourrissent de bois mort en décomposition (saproxylophages), qu’elles déchiquettent grâce à leurs mandibules. Elles contribuent ainsi à la décomposition du bois mort et à la formation d’humus. La digestion se fait grâce à une flore intestinale de bactéries cellulosiques. Comme leur nourriture est très peu énergétique, leur cycle dure trois à quatre ans jusqu’à la métamorphose. De nombreux oiseaux, pics notamment, sont friands de ces grosses larves blanches, riches en protéines. Les adultes émergent à la fin du printemps pour se reproduire puis meurent en fin d’été. Ils ne s’éloignent que rarement des arbres. Ils se nourrissent en léchant les suintements de sève sur les plaies des troncs ou des branches. Principalement crépusculaire, il n’est cependant pas rare de rencontrer ce coléoptère de jour. Malgré sa carrure massive, la petite biche peut voler ; au sol, elle se déplace très lentement. Signes distinctifs Corps entièrement noir satiné, aspect granuleux, trapu. Dimorphisme sexuel peu prononcé : tête du mâle très large avec des mandibules et une denticule interne plus développées, celles de la femelle moins développées. Appartient à lucanidés Physique 2-4 cm Confusions possibles Lucane cerf-volant femelle, mais celle-ci a un corps brun avec une surface lisse plutôt brillante Degré de menace Non menacé Période d’activité avril-octobre ; diurne et nocturne Homme & animal Mesures de soutien Bois mort plein de vie La présence de la petite biche révèle l’existence de grandes quantités de bois mort, qui sont essentielles pour le cycle de vie de très nombreuses espèces d’insectes et de champignons et donc favorable à toute une biodiversité, et notamment aux oiseaux. Tout comme le lucane cerf-volant, la petite biche profite des efforts entrepris depuis quelques années en sylviculture pour créer des îlots de bois mort et des réserves forestières, où la nature suit son propre rythme. Une gestion forestière adaptée ne profite pas seulement aux coléoptères saproxyliques, mais également à divers oiseaux, amateurs des forêts claires et bien structurées. On trouve parfois des petites biches dans les jardins et les parcs. Il est important de garder les vieux arbres (particulièrement les hêtres et chênes, mais aussi toute autre espèce à feuilles caduques !) le plus longtemps possible sur pied et lorsque nécessaire de les couper à mi-hauteur pour permettre au tronc de pourrir. La vie larvaire de la petite biche dure 3 à 4 ans, il faut donc laisser le bois mort à disposition le temps nécessaire ! Même sans arbres, il est possible de créer des habitats artificiels en disposant des tas de bois morts composé de troncs et de grosses branches) ou en installant des relais constitués d’une rangée de pieux de chêne de bon diamètre profondément enfoncés dans le sol. Il peut arriver que l’on rencontre des larves de lucane cerf-volant ou de petites biches lors de travaux au jardin ou d’entretien de haies. S’il n’est pas possible de laisser les larves sur place, il faut leur proposer un abri de substitution adapté, par exemple une souche pourrissante dans une forêt bien ensoleillée. À noter que la petite biche n’est pas un nuisible, ni pour les arbres, ni pour les charpentes des maisons ! Au contraire, il remplit un rôle indispensable en participant à la décomposition du bois mort. Conseils La petite biche est moins exigeante pour son habitat que le lucane cerf-volant, elle peut non seulement se rencontrer dans les forêts de feuillus, mais également dans les vergers. Cette flexibilité fait que cette espèce est moins rare que son grand cousin. Mais même ainsi, son mode de vie discret limite les chances de l’observer. On peut apercevoir la petite biche tant de jour que de nuit, mais idéalement c’est au crépuscule qu’on part à sa recherche, entre fin avril et septembre. L’adulte s’observe alors sur les troncs d'arbres, sous les écorces, ou au sol dans les prairies. On peut également trouver l'adulte en hiver, en loge dans des souches pourries. © Chris Moody / flickr.com Le mâle présente une large tête et des mandibules plus développées que la femelle (à droite), mais le dimorphisme sexuel est peu marqué. © Steven Falk / flickr.com arve de petite biche dans son substrat naturel, du bois pourri. © Bettina Erne / nosvoisinssauvages.ch La larve de la petite biche se nourrit de bois mort, non seulement dans les forêts de feuillus mais aussi dans les vergers.